Lettre Production laitière

Lettre Production laitière

Approche technico-économique – Changement de système et exemple de calcul de coût fourrager

Dans les résultats que nous rencontrons, le coût alimentaire reste le poste de charge le plus important dans la marge brute de l’atelier laitier à hauteur de 70%. Sur 2021, il en allait de 108€/1000l dans les systèmes les plus économes à 132€/1000l pour les plus dépendants aux achats extérieurs.

La conjoncture actuelle (fluctuation importante des prix, disponibilité de certaines matières premières,…) et les évolutions réglementaires et environnementales à venir (réforme de la PAC, label HVE, lait bas carbone) peuvent être de bonnes occasions de réfléchir à l’évolution et/ou la pertinence de son système.

– Augmenter l’autonomie de l’exploitation ?

– Diminuer l’impact « carbone » de son entreprise ?

– Profiter de certains cahiers des charges  (MAE, HVE,..) pour augmenter ses revenus ?

– Faire évoluer son assolement pour optimiser les aides PAC (Eco-régime, conditionnalité) ?

Toute réflexion doit s’accompagner de calcul et de prévision pour valider la cohérence technique et économique.

Par exemple, la mise en place d’une culture de luzerne fourragère peut répondre à différentes demandes (autonomie protéique, aides PAC couplées, respect des éco-régimes, diminution de l’impact carbone). Néanmoins, l’approche du coût de ce fourrage rendu à l’auge est indispensable pour évaluer la pertinence économique de ce choix. En effet, dans certains cas, cela n’est pas suffisamment rentable et intéressant au vue des rendements réalisés, du coût des récoltes et de la valorisation auprès du troupeau.

Pour affiner cet exemple, nous avons réalisé 2 calculs pouvant correspondre à des situations rencontrés sur le terrain :

Dans la situation B, les rendements plus faibles ont un impact direct sur le coût de la luzerne rendu à l’auge. Ce coût peut représenter 13 €/point de MAT là où un tourteau de soja à 450 €/T va représenter 10 €/point de MAT. Dans la situation A, le coût de la luzerne s’élève à 8 €/point de MAT. Par conséquent, il est important de prendre de la hauteur et de vérifier la cohérence de son projet avant de se lancer dans le changement, au risque d’avoir des résultats inverses !

(Dans cet exemple simplifié, nous n’avons pas tenu compte des effets annexes de la luzerne sur la santé animale ou encore les taux de matières utiles).

La mise en place de l’assolement pour la compagne 2022-2023 s’anticipe dès aujourd’hui afin de valider vos choix d’un point de vue économique, réglementaire PAC, environnementale et autres.

Pour vous accompagner dans vos réflexions, n’hésitez pas à nous solliciter ! 

 

Qualité de l’herbe et impact technico-économique

En général, le début du mois d’avril est synonyme de récolte d’herbe (ensilage et/ou enrubannage). Cette année ne fera pas exception ! Avec le beau temps des dernières  semaines, les premiers chantiers de récolte ont démarré fin mars dans notre département. Comme souvent, le travail de quelques jours aura un impact sur le reste de l’année !!! En effet, la qualité des fourrages conservés déterminera le niveau de revenus de votre atelier lait (impact sur le produit lait et sur les charges alimentaires). L’arbitrage n’est pas toujours simple à faire entre qualité et quantité.

Effectivement, la qualité de l’herbe diminue proportionnellement à l’augmentation des rendements (cf. schéma ci-dessous). Un ensilage d’herbe récolté avant épiaison pourra atteindre des valeurs alimentaires élevées (> 160 g/kg MS de MAT et > 0,90 UFL/kg MS) et ainsi favoriser la production laitière.

 

Source : Chambre d’Agriculture de Bretagne

 

Pour observer l’impact technico-économique de 2 récoltes à des stades différents, nous avons réalisé 2 simulations sur la base de l’outil de production suivant :

Voici ci-dessous l’impact de la qualité de l’ensilage d’herbe sur l’équilibre et le coût de la ration des vaches laitières en production :

Ration des vaches laitières (simulation 1) : production permise de 29,8 litres/VL/jour avec 2,9 kg de tourteaux de soja et 1,5 kg de maïs grain. Coût de la ration : 3,43 €/VL/jour soit 115 €/1 000 litres

Ration des vaches laitières (simulation 2) : production permise de 29,4 litres/VL/jour avec 3,5 kg de tourteaux de soja et 2,5 kg de maïs grain. Coût de la ration : 3,75 €/VL/jour soit 128 €/1 000 litres

A qualité de ration équivalente (productivité de lait permise), la récolte précoce de l’ensilage d’herbe (1ère simulation) permet une économie d’environ 8 000 €/an sur le coût alimentaire de la ration des vaches laitières. De plus, cela permet d’être moins dépendant des achats de concentrés à l’extérieur. Compte tenu de l’exemple pris en compte, la baisse de la quantité récoltée n’a pas non plus d’impact sur l’équilibre du bilan fourrager. Néanmoins, un impact pourra avoir lieu sur les rations distribuées aux génisses et aux vaches taries (type de fourrages, coût,…).

Chaque situation est différente et il est nécessaire d’analyser son système dans sa globalité. Par exemple, une économie de concentrés sur la ration des vaches laitières engendrera peut-être un surcoût sur les autres rations. Un point régulier entre besoin fourrager, potentiel de rendements, assolements et rations doit être fait pour valider la cohérence du système.

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