Qualité de l’herbe et impact technico-économique

Qualité de l’herbe et impact technico-économique

En général, le début du mois d’avril est synonyme de récolte d’herbe (ensilage et/ou enrubannage). Cette année ne fera pas exception ! Avec le beau temps des dernières  semaines, les premiers chantiers de récolte ont démarré fin mars dans notre département. Comme souvent, le travail de quelques jours aura un impact sur le reste de l’année !!! En effet, la qualité des fourrages conservés déterminera le niveau de revenus de votre atelier lait (impact sur le produit lait et sur les charges alimentaires). L’arbitrage n’est pas toujours simple à faire entre qualité et quantité.

Effectivement, la qualité de l’herbe diminue proportionnellement à l’augmentation des rendements (cf. schéma ci-dessous). Un ensilage d’herbe récolté avant épiaison pourra atteindre des valeurs alimentaires élevées (> 160 g/kg MS de MAT et > 0,90 UFL/kg MS) et ainsi favoriser la production laitière.

 

Source : Chambre d’Agriculture de Bretagne

 

Pour observer l’impact technico-économique de 2 récoltes à des stades différents, nous avons réalisé 2 simulations sur la base de l’outil de production suivant :

Voici ci-dessous l’impact de la qualité de l’ensilage d’herbe sur l’équilibre et le coût de la ration des vaches laitières en production :

Ration des vaches laitières (simulation 1) : production permise de 29,8 litres/VL/jour avec 2,9 kg de tourteaux de soja et 1,5 kg de maïs grain. Coût de la ration : 3,43 €/VL/jour soit 115 €/1 000 litres

Ration des vaches laitières (simulation 2) : production permise de 29,4 litres/VL/jour avec 3,5 kg de tourteaux de soja et 2,5 kg de maïs grain. Coût de la ration : 3,75 €/VL/jour soit 128 €/1 000 litres

A qualité de ration équivalente (productivité de lait permise), la récolte précoce de l’ensilage d’herbe (1ère simulation) permet une économie d’environ 8 000 €/an sur le coût alimentaire de la ration des vaches laitières. De plus, cela permet d’être moins dépendant des achats de concentrés à l’extérieur. Compte tenu de l’exemple pris en compte, la baisse de la quantité récoltée n’a pas non plus d’impact sur l’équilibre du bilan fourrager. Néanmoins, un impact pourra avoir lieu sur les rations distribuées aux génisses et aux vaches taries (type de fourrages, coût,…).

Chaque situation est différente et il est nécessaire d’analyser son système dans sa globalité. Par exemple, une économie de concentrés sur la ration des vaches laitières engendrera peut-être un surcoût sur les autres rations. Un point régulier entre besoin fourrager, potentiel de rendements, assolements et rations doit être fait pour valider la cohérence du système.