Méthanisation et gestion des digestats, les enjeux sont multiples

Méthanisation et gestion des digestats, les enjeux sont multiples

Quelle que soit la dimension de votre projet de méthanisation, que celui-ci soit individuel ou collectif, deux options principales s’offrent à vous concernant la gestion des digestats : répondre au cahier des charges DIGAGRI ou pas.

Répondre au cahier des charges DIGAGRI, correspond à s’engager sur des obligations de moyens et de résultats :

  • Moyens : liste d’intrants autorisés, temps de séjour, process,
  • Résultats : qualité agronomique, biologique et sanitaire

L’avantage est de pouvoir se passer d’un plan d’épandage, autrement dit le digestat devient un produit qui peut être valorisé sur des terres agricoles sans nécessiter une étude de plan d’épandage dans le cadre du dossier ICPE.

L’inconvénient principal est un suivi analytique plus régulier et coûteux des digestats que dans le cadre d’un plan d’épandage.

Lorsque l’on se trouve en situation d’autosuffisance de surfaces pour les digestats, le plan d’épandage reste très approprié.

Dans ce cadre le suivi du plan d’épandage est très similaire à celui d’un élevage, avec le respect de distances d’épandage, de pression azotée… . Il peut aussi s’avérer nécessaire de disposer de prêteurs de terres, il faudra alors gérer les bons de livraison et le respect des contrats de mises à disposition.

En répondant au cahier des charges DIGAGRI, il n’est donc plus nécessaire de disposer de plan d’épandage. L’intérêt est grand pour les projets méthanisations qui nécessitent des mises à disposition importantes de surfaces d’épandage. Les évolutions des structures agricoles obligent ainsi à des mises à jour régulières et des démarches administratives assez lourdes. De plus avec un digestat «DIGAGRI» vous pourrez envisager une valorisation des digestats hors des surfaces exploitées par les porteurs de projet, et par exemple des échanges digestat-CIVE.

En méthanisation collective, la gestion des digestats dépasse l’enjeu réglementaire : les associés sont à la recherche de règles de fonctionnement partagées et acceptées de tous. Si les digestats «DIGAGRI» permettent de s’exonérer de plan d’épandage, cette souplesse ne répond pas à bien d’autres questions que se posent les associés.

Les objectifs sont alors généralement les suivants :

  • conserver collectivement le plus possible de matière fertilisante (dans le respect de la réglementation) et les utiliser au mieux pour fertiliser sols et cultures,
  • établir des règles de répartition (clé d’échange) du digestat en lien avec les apports d’effluents entre associés pour répondre à des objectifs « d’équité »,

Pour cela, il faut utiliser des informations partagées, réaliser des diagnostics individuels, et se donner les moyens de gérer au fil du temps les répartitions de digestat entre associés. Ce suivi permet aussi d’anticiper les besoins en stockages, ainsi que la logistique associée :

Informations à collecter, analyser, partager pour piloter et prendre des décisions:

Pour ce faire, il est souvent nécessaire de faire appel à des conseils spécialisés qui sauront simplifier la vie des dirigeants, mais également leur donner des éclairages réglementaires ou encore des appuis méthodologiques pour prendre des décisions sur la gestion des digestats.

Mais au-delà du suivi réglementaire, logistique et de la vie « collective » de ce plan d’épandage, vous serez aussi amenés à voir plus loin : comment optimiser les pratiques de fertilisation à base de digestats, les faire évoluer, les suivre. Les groupes de progrès vont alors travailler les sujets de l’évolution de la matière organique (des matières organiques !), de la volatilisation, de l’absorption (analyses de sèves) …, pour progresser et réaliser des gains agronomiques.