Références économiques en agriculture biologique – édition 2020

Références économiques en agriculture biologique – édition 2020

L’atelier des études vient de finaliser les derniers résultats technico-économiques et financiers des exploitations Bio des régions Normandie et Pays de la Loire par filière. Il s’agit de données issues des résultats comptables 2019. Vous retrouverez les systèmes bovins lait, bovins viande, poules pondeuses, volailles de chair, maraichage et grandes cultures en agriculture biologique.

En moyenne, toutes filières confondues, le revenu disponible des exploitations bio atteint 25 700 € / Unité de Travail Humain Familiale (UTHF), sur les exercices comptables 2019. Cette moyenne cache des disparités entre exploitants et systèmes. L’écart de revenu de 19 000 € / UTHF, entre les céréaliers et les maraichers, illustre ces disparités entre systèmes.
Toutefois, l’étude de la dispersion des résultats montre des écarts tous aussi importants à l’intérieur de chaque système.

Résultats économiques en bovins viande Bio 2019

Les exploitations bovins viande ont environ 103 ha de Superficie Agricole Utilisée (SAU) pour 59 Vaches Allaitantes (VA) en moyenne pour 1,36 UTHF dont 0,13 UTH salarié. Elles atteignent 47 300 € d’Excédent Brut d’Exploitation (EBE). Cela leur permet de faire face aux annuités (23 600 €) et prélèvement privés (22 000 €) en dégageant une Capacité d’Autofinancement Financement (CAF) positive de 1 700 € en moyenne. Sur les 3 dernières années, l’EBE/ produit est passé de 40 % en 2017 à 35 % en 2019, la sensibilité aux aides de 94% à 99% et l’autonomie financière de 42% d’annuités sur EBE à 51%.

Les facteurs clés de succès sont :

  • La gestion des prairies et de stocks fourragers de qualité ;
  • La production de concentrés à partir de céréales et protéagineux pour finir les animaux ;
  • La maitrise du pâturage, condition pour maintenir un chargement minimum ;
  • La valorisation de tous les animaux dans le circuit bio notamment les mâles (veaux sous la mère ou engraissement de bœufs).
Résultats économiques en bovins Lait Bio 2019

Avec un volume de lait produit de 295 000 l en moyenne pour 102 ha, les éleveurs laitiers sont 2,05 UTH / exploitation avec 0,41 UTH salarié. Ces exploitations laitières dégagent un EBE de 87 600 € de moyenne qui permet de couvrir les prélèvements privés (43 800 €) et les annuités de l’exploitation (43 200 €) en dégageant 600 € de marge de sécurité. Cette situation cache de fortes disparités, puisque pour la moitié des élevages entre 240 et 320 000 l produit, le résultat net / UTHF varie de 12 000 € à 40 000 €/ UTHF. Depuis 3 ans, les critères économiques ne varient pas : EBE / Produit : 36% et annuités / EBE de 49%.

Les conditions de réussite en élevage laitier sont :

  • L’autonomie alimentaire ;
  • La gestion des prairies et du pâturage ;
  • La gestion des rotations et la diversification de l’assolement en lien avec l’équilibre de la ration des animaux ;
  • La qualité des stocks fourragers.
Résultats économiques en Poules pondeuses Bio 2019

De moyenne, les exploitations de poules pondeuses comptent 1,38 UTH dont 1,20 UTHF. L’activité avicole est complétée, pour 20% des exploitations, par un atelier de cultures de ventes et pour 25% des exploitations par un atelier VA. Avec 8 000 poules pondeuses de moyenne, elles atteignent un EBE de 63 200 € soit 20 % du produit. Cette moindre efficacité économique provient de l’absence d’autonomie dans ces systèmes. En effet, l’aliment consommé par les animaux provient de l’extérieur. L’EBE permet de faire face aux annuités (29 900 €) et aux prélèvements privés (32 500 €). La situation financière moyenne de ces exploitations est plus tendue par rapport aux autres systèmes avec un taux d’endettement de 77% et des stocks financés à 89% à long et moyen terme.

Les enjeux à venir sont :

  • Garantir l’approvisionnement en céréales et en protéines bio ;
  • Le renforcement du lien au sol prévu dans le nouveau cahier des charges européen fera évoluer les systèmes de ces exploitations.
Résultats économiques en Volailles de chair Bio 2019

Avec en moyenne 1 150 m² de bâtiment, les exploitations de volailles de chair comptent 1,26 UTH principalement d’origine familiale. La moitié de ces exploitations ont un atelier de cultures de vente et 20% un atelier de vaches allaitantes. Elles dégagent un EBE de 45 456 €, soit 16% du produit et un revenu disponible de 20 300 € / UTHF. L’EBE permet de faire face aux annuités (21 700 €) et aux prélèvements privés (17 470 €) avec une CAF de 6 600 €. Il faut noter une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur de la majorité de ces exploitations notamment par l’aliment consommé par les animaux. Avec 68% de taux d’endettement, et des stocks financés à 78% à long et moyen terme, la situation financière est plutôt tendue de moyenne.

Les enjeux à venir sont :

  • Sécuriser l’approvisionnement en céréales et protéines Bio ;
  • Le renforcement du lien au sol prévu dans le nouveau cahier des charges européen fera évoluer les systèmes de ces exploitations.
Résultats économiques en maraichage Bio 2019

Avec en moyenne 1,20 ha de légumes / UTH, ces exploitations comptent 2,93 UTH dont 1,41 UTH salarié. L’EBE de 55 400 € de moyenne permet d’assurer une marge de sécurité de 15 600 € ( annuités : 14 200 € et PP : 25 600 €). Ce système nécessite peu de capitaux (moyenne capital d’exploitation : 58 700 € / UTH). Toutefois la main d’œuvre est importante pour la culture et la commercialisation en circuit court des légumes. Les salaires sont le premier poste de charges, ils représentent 22% du produit d’exploitation. La disparité entre les exploitations est grande : en surface, en main d’œuvre et en résultats.

Résultats économiques en grandes cultures Bio 2019

La surface moyenne de ces exploitations est de 132 ha dont 115 ha de cultures de vente. La main d’œuvre est constituée de 1,24 UTH, et les salariés représentent 0,46 UTH. Le système grandes cultures démontre une bonne efficacité avec un ratio EBE/produits de 33 %, notamment grâce aux prix de vente rémunérateurs en céréales et protéagineux Bio et aux économies d’intrants. L’EBE dégagé est de 101 200 € de moyenne et permet de faire face aux 48 200 € de prélèvements et 42 500 € d’annuités.

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